Pendant cet atelier, on parle beaucoup. Et on écoute beaucoup aussi. La main sur le cœur, les yeux rivés sur l’autre, on écoute en binôme ou en groupe, pendant 2, 3, 7 minutes. On s’assoit en silence face à cet humain qui déverse son flot de pensées et de ressentis en temps réel. On est invité à se connecter pleinement à ce qui est présent, à témoigner de ce qui est là, ce qui se joue en nous et pour nous, sans jugement, avec bienveillance, en douceur. J’assiste alors à des plongées intimes fulgurantes, des prises de conscience lumineuse, à des questionnements nouveaux qui émergent… “
LA CNV & MOI -
“Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs”. Comme toutes bonnes coachs qui se respectent, la bible de papa Rosenberg sur la communication non violente trône dans ma bibliothèque depuis des années… et j’avoue ne l’avoir jamais lue.
C’est il y a bien des années que j’entends parler de la CNV (Communication Non Violente) pour la première fois : une sombre histoire de dialogue de sourds à un dîner familial où une petite voix s’est élevée, l’air de rien, pour évoquer qu’une autre communication est possible. Un mode de communication super sympa qui permet de se respecter et respecter les autres, d’entrer en relation à l’autre pour de vrai, plutôt que de faire ressembler nos échanges à un match de rugby. Le livre fut offert massivement au Noël suivant, et j’aime à me dire que ma famille communique un peu mieux depuis.
La petite voix se grave dans ma tête et j’intègre les principes de base qui viennent littéralement changer ma vie.
Parler de ses besoins, de ses ressentis, de ses impressions, invalide immédiatement tout jugement type “c’est faux” ou “mais n’importe quoi” chez l’interlocuteur et “forcent” de fait, à s’engager ensemble sur le chemin de l’échange et de la résolution de problème. En tout cas, à ce moment là, c’est comme ça que ça se résume dans ma tête.
Je retrouve la CNV dans des TED talks, des conférences, en formation de coaching, lors d’échanges avec d’autres contaminateurs positifs… et puis, il y a quelques jours, mon fil Facebook me propose un atelier “Jeux d’authenticité et CNV” animé par un certain Romain C. Le gars qui organise m’avait ajoutée sur Facebook quelques jours plus tôt par effet de réseaux d’amis et centres d’intérêts communs (les amis en commun ça aide à ouvrir la porte et à faire confiance). Ayant eu la semaine d’avant une grande joute rhétorique sur la communication, je me dis que cet atelier CNV tombe à pic. Je suis hyper touchée par la façon dont l'événement est présenté, dont le facilitateur expose ses motivations et intentions, son parcours personnel avec la CNV : je signe direct, confiante.
“C’est juste un petit atelier de CNV, ça va, je connais, c’est pas comme si c’était une soirée tantra”.
ATELIER JEUX D’AUTHENTICITÉ & CNV -
L’atelier a lieu chez lui. On a reçu par message privé des indications dignes d’une mission Fort Boyard pour s’y retrouver dans les dédales d’immeubles et de couloirs jusqu’à arriver à la porte où un post-it rose nous souhaite “bienvenue !”. Chacun arrive au compte goutte. Les murs sont recouverts de post-it en différentes langues pleins de messages d’amour et d’heureux souvenirs. Les musiques qui habillent le temps d’accueil me sont familières. Je me sens bien ici. Je suis confiante. Nous serons sept. Je suis surprise par l’âge des participants que j’estime avoir tous plus ou moins en dessous de 30 ans, voire en-dessous de 25. "Wow ! Si jeunes et déjà en réflexion sur ces sujets, trop bien !" Un coach en formation, une passionnée de neuro-sciences, des garçons en recherche d’authenticité, et des histoires de vie qui créent le déclic d’aller chercher des réponses dans de nouveaux espaces. “Et pourquoi pas ?”.
En ce qui me concerne, j’ai fait mon cake, comme d’hab, et je suis arrivée hyper détendue et sereine en mode “Je sais, je connais, je viens par curiosité, j’ai pas d’attentes particulières”.
Pendant cet atelier, on parle beaucoup. Et on écoute beaucoup aussi. La main sur le coeur, les yeux rivés sur l’autre, on écoute en binôme ou en groupe, pendant 2, 3, 7 minutes. On s’assoit en silence face à cet humain qui déverse son flot de pensées et de ressentis en temps réel. On est invité à se connecter pleinement à ce qui est présent, à témoigner de ce qui est là, ce qui se joue en nous et pour nous, sans jugement, avec bienveillance, en douceur. J’assiste alors à des plongées intimes fulgurantes, des prises de conscience lumineuse, à des questionnements nouveaux qui émergent… “Et c’est la première fois que ces gens mettent les pieds dans ce genre d’atelier ?! Wooow... ”. En toile de fond, mon cerveau turbine sur à quoi ressemblerait un monde où on communiquerait tous comme ça, ou du moins, un peu plus comme ça. Ça vibre, ça vibre hyper fort… presque trop.
Une fois de plus, je me demande comment est-ce que je me suis embarquée là-dedans sans anticiper à quel point ça pourrait me secouer. Je ne m’étais pas du tout préparée psychologiquement à une plongée aussi intime et aussi intense... surtout pas en moi.
MES IMPRESSIONS -
Comment imaginer que juste parler en mode monologue avec une inconnue pendant 7 minutes allait me permettre de toucher des espaces ultra-sensibles en moi où je ne vais jamais ? Reconnecter à l’ado rejetée, blessée, humiliée… tout en douceur. Comment imaginer qu’une fois en tête à tête, ce regard que je plonge si facilement dans le regard de n’importe qui (et qui, je l’admets, en est presque devenu une “arme” sociale, apprentissage que je dois à un autre amoureux de la CNV d’ailleurs) se ferait soudainement fuyant, fragile, indomptable ? Et comment imaginer enfin, que dans ces altitudes émotionnelles, le facilitateur lui-même témoignerait aussi ouvertement de son appréhension, de son stress, de ce qui l’agite alors même qu’il est le garant du cadre pour nous ?
Incarner le processus. Je ne peux qu’être admirative et en résonance avec cette posture. Quoi de tel que d’incarner par l’exemple le cheminement que l’on propose aux personnes que l’on accompagne ?
L’infinie puissance de la douceur. Chaque mot est pesé, appréhendé avant d’être formulé. On est invité à vérifier, écouter, être attentifs à ce qui se joue en nous pour que ce soit le plus juste, le plus vrai, le plus aligné possible. Au fil des exercices, chacun tisse et étoffe sa définition de l’authenticité et je commence à toucher à quoi ça ressemble, comment ça se vit à l’intérieur. On se retrouve face à face avec nous-mêmes en temps réel… avec le reste du groupe comme témoin, de nos voltiges de haute volée ou de nos plongées en eaux troubles, c’est selon.
Et ça secoue. Sévère ! Mais quel cadeau !
Quel cadeau que ce parcours en soi où le fait de poser des mots sur une émotion, une sensation, participe déjà à la faire bouger, à la transformer, à la dissoudre et/ou à la transmuter en apprentissage !
CONCLUSION -
A la fin de l’atelier, j’ai l’impression que tout le monde en ressort un peu abasourdi par la puissance des outils qui pourtant ne payaient pas de mine à prime abord.
Le facilitateur prend le temps, avec chacun et chacune, d’échanger, de recevoir, d’accueillir, de poser un regard, une reconnaissance sur l’expérience vécue de chacun. Le champs se dissout au fur et à mesure que les participants passent la porte. Comme d’habitude, je partirai la dernière. J’échange une franche accolade avec Romain, le facilitateur, en qui je vois un humain courageux, en travail, qui montre l’exemple et contribue par son propre chemin, un accompagnateur doté d’une grande puissance et d’une grande douceur, avec un vrai souci de bienveillance, de posture, de déontologie par rapport aux personnes qu’il accompagne qui permet donc à chacun et chacune de pleinement s’engager dans le processus, et enfin, un pair et un collègue merveilleux (j’entends “faiseur de merveilles”) avec qui je me sens des valeurs fondamentales en commun, et qui, par effet de miroir, me renvoie à l’immense bonheur que j’ai à faire mon métier.
Si ce petit récit vous a donné envie d’explorer la CNV, quelques ressources ci-dessous.
En attendant…
- Du Doux sur Vous -
Claire Noël Coaching | www.clairenoel.fr
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- Les Mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), initiation à la communication non violente - Marshall Rosenberg
- Mon coup cœur suprême : Isabelle Padovani, formée par M. Rosemberg lui-même. Ici, une vidéo parmi tant d'autres.
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